Dans les bagages d’un touriste qui s’envole vers l’île de la Réunion, on devrait toujours conseiller de glisser une « petite laine ». Comment, sous les Tropiques ? Que oui ! C’est que la Réunion, il ne faut pas l’oublier, n’est pas une vraie destination balnéaire. Bien sûr, il y a les superbes plages de Saint-Gilles, quelques autres encore, mais la Réunion, c’est d’abord une île-volcan !
Et c’est une des grandes chances de ce beau département français que d’offrir tant de plaisirs : les sports de mer, ceux de l’air, et surtout une incroyable richesse en matière de randonnée.
Un climat tropical, pour commencer, puisque l’île, se mire tranquillement dans les eaux très profondes de l’Océan indien. Les coraux ont donné naissance à de très jolis lagons, aux eaux claires et turquoise, où se sont implantés les beaux hôtels. On y pratique bien entendu le bronzage, la natation, le surf, l’observation de la faune avec masques et tubas, mais aussi la plongée avec bouteilles, à partir de quelques » spots » très renommés. On peut aussi longer les côtes sur de très jolis bateaux (y compris à voiles !) et s’adonner à la pêche au gros pour taquiner le marlin, le requin , l’espadon… Et sur les eaux vives des rivières, s’adonner au rafting.
Comme la montagne est toujours très présente, très proche de la mer, on peut aussi s’élancer des hauteurs avec un parapente, en initiation par exemple. Et puis découvrir l’ULM, avec un moniteur qui vous fera faire le tour de l’île et du volcan : spectaculaire évidemment. Et tant qu’on en est à l’aérien, des survols en hélicoptère sont également possible, avec la descente aux enfers dans le fameux « Trou de Fer », superbe canyon sur fond de cascade spectaculaire.
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Les « cirques », ce sont des restes de cratères, des plateaux isolés entre les murailles souvent verticales, véritables barrières coupant le cirque du monde, tout cela envahi de végétation. Trois grands cirques figurent sur la carte : Cilaos, Salazie, et le dernier, Mafate, qu’on ne peut atteindre qu’au prix de quatre heures de vertigineuse randonnée, ou en hélicoptère. Les cirques, on l’a compris, furent autrefois le refuge idéal des » esclaves marrons », ceux qui s’étaient enfuis des plantations de canne à sucre : quand on est à Mafate, l’impression d’être au bout du monde, totalement isolé, devient puissante, étrange même quand la nuit s’éclaire de milliers d’étoiles sur un ciel d’un noir profond.
Là où la Réunion est unique, c’est évidemment pour la randonnée
Peu d’îles à travers le monde sans doute peuvent lui être comparées, sauf peut-être les îles du Cap Vert ou la Dominique aux Antilles. Mais elle est certainement la mieux équipée, avec les meilleurs guides et, depuis peu, une véritable réflexion quant à l’accueil sur place, au cœur des cirques et en montagne, a permis la création de gîtes excellents et confortables, qui manquaient jusqu’à présent.
Voulez-vous découvrir d’incroyables broderies, avec des « jours » uniques ? Allez à Cilaos. Soigner les rhumatismes ? Allez à Cilaos. Manger un gratin de chouchou ? Allez à Salazie. Faire du canyoning ? Allez à Salazie. Manger des lentilles en buvant du vin local ? allez à Cilaos. Etc. Oublier le temps ? Allez à Mafate !
Et puis il y a tous ces villages, qui portent tous le nom d’un saint. Tous particuliers, tous charmants, avec leurs toits rouges qui tranchent dans des océans de verdure, qu’il s’agisse d’herbes folles, de champs de canne à sucre, de forêts de litchis (haute saison en décembre) ou de tamarins des hauts. Et l’on apprend aussi avec bonheur comment on traite la vanille, comment on utilise en parfumerie le géranium (les fleurs n’ont aucun intérêt, on utilise les feuilles), le vétiver ou l’ylang-ylang. On découvre encore avec surprise que quelques stars de notre culture en sont originaires, tels l’aviateur Roland Garros (né à Saint-Denis), le poète Lecomte de Lisle (Saint-Paul), Raymond Barre (Saint-Denis), etc.
Mais le fin du fin, c’est naturellement le volcan
En réalité, il y en a deux : le Piton des Neiges, qui culmine à 3 069 m., est un volcan éteint, sage, qui a donné naissance aux cirques, tandis que l’autre, la Fournaise (2 632 m.), continue de péter et de couler. Périodiquement, il explose, et ses flancs se couvrent de lave incandescente, qui glisse jusqu’à la mer, détruisant tout, coupant les routes : une église, rebaptisée » Notre-Dame des Laves », au-dessus de Piton Sainte-Rose, n’a-t-elle pas arrêté en 1977 une coulée, solidifiée contre ses murs ? Pendant quelques jours, il faut alors se contenter de splendides images à la télévision, puis on peut redescendre dans cet incroyable paysage lunaire, aux rochers rouges et noirs, comme des fantômes surgis de l’enfer. Le volcan : une pure merveille…