Le papillon des rêves
Peut-être la plus belle, la plus passionnante des Petites Antilles, au cœur de l’Atlantique avec, à l’ouest, la Mer des Caraïbes : la Guadeloupe, une île en forme de papillon, réunit de très belles plages, une Histoire riche qui remonte bien avant Christophe Colomb, et une population attachante même si, au premier abord, elle semble se méfier de l’étranger…
La plus grande des « Petites Antilles »
Avec 1704 km carrés (y compris les dépendances) et une population de 430 000 habitants. Le chef-lieu est Basse-Terre, tandis que Pointe-à-Pitre est la capitale économique de l’île. Le département Guadeloupe (971) comprend aussi Marie-Galante, les Saintes, la Désirade, la partie française de Saint-Martin et Saint-Barthélemy.
Son ancien nom créole, Karukera, signifie » l’île aux belles eaux », et elle est un curieux mélange d’indolence et d’agitation, de vent et de pluie, de chaleur tropicale et de fraîcheur climatisée, de lagons turquoise et d’à-pic qui font plonger la lave dans des eaux agitées, de volcan et de sable orange, de banane et de canne à sucre…
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De grands bonheurs attendent le visiteur dans cette île unique. Parce qu’il y a aussi des distilleries et du rhum, une végétation luxuriante, des fleurs partout et de toutes les couleurs, des petits lolos où il fait bon de se rafraîchir ou manger à même la plage, pieds nus, un colombo de poulet, ou un poulet boucané, aux parfums inimitables, et des baignades sans fin dans une eau qui frise toute l’année les 30 degrés – comme l’air ! – mais aussi des promenades dans la montagne, sur les flancs de la Soufrière, où gazouillent les cascades, ou bruissent les fougères géantes, où chantent le soir venu les grenouilles amoureuses, et des oiseaux parés de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Et des plongées parmi les poissons multicolores qui se faufilent entre les coraux.
Ayant un beau jour débarqué à Marie-Galante, l’île à qui il donne le nom de son navire-amiral, Christophe Colomb aborde la Guadeloupe à Sainte-Marie, tout près de Capesterre-Belle-Eau – un buste le rappelle toujours – le 4 novembre 1493 : il n’y voit que des femmes, peintes en rouge (au roucou, une plante utilisée de nos jours en cuisine), car les hommes ont fui dans la montagne pour prendre à revers les Espagnols et les rejeter à la mer.
Il est vrai que l’île est peuplée depuis longtemps : les plus anciens habitants, les Arawaks, y vivaient déjà en 3500 avant JC, et avaient dû subir, au XIVème siècle, l’invasion des Indiens Caraïbes, très méchants et sans doute anthropophages. On trouve aujourd’hui de magnifiques souvenirs des Arawaks, couverts de pictogrammes imagés, dans le Parc des Roches Gravées, à Trois-Rivières, en face des Saintes. Ce sont ces redoutables Caraïbes que découvrirent Christophe Colomb et ses hommes. Quarante ans plus tard, les Français arrivèrent, s’intéressèrent à la canne à sucre, firent venir des Hollandais chassés du Brésil à cause de leur religion, mais qui savaient cultiver la canne, et en extraire le sucre. Parmi eux, un certain Peter, qui s’installa sur une pointe de rochers, et devait donner son nom à … Pointe-à-Pitre.
Au fil des décades, l’esclavage se développa, les Anglais se pointèrent aussi dans le secteur, se colletèrent avec les Français, prirent la Martinique voisine, puis surgit la Révolution Française, et la guillotine arriva en Guadeloupe, etc. Il fallut attendre Schoelcher, et le 27 avril 1848 pour que l’esclavage soit aboli. Alors commencèrent à arriver des Indiens, des Chinois, etc. Le métissage de la Guadeloupe s’en trouva considérablement enrichi. Il ne restait plus qu’à trouver une langue commune à toutes ces races : le créole, qui continue de réjouir les touristes, une langue bizarre parlée dans tous les pays de sucre et de rhum, mâtinée de Français d’autrefois, de termes importés des pays lointains, où les R sont remplacés par des W, et comportant des expressions délicieuses comme « ma doudou », qui devrait me donner un » ti-bo » (baiser) même si « la pli ka tombé » (il pleut)…
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