Pour le tourisme, la plus belle, la plus fantastique, la plus complète des îles des Caraïbes ! Elle rassemble en effet les plus belles plages, la plus belle Histoire, les plus beaux édifices, la musique la plus sensuelle (la salsa, le mambo…), et le peuple le plus adorable, avec tant de sourires…
Arrêtons les superlatifs, bien qu’ils soient tous vrais. Voyons un peu cela !
Un peu d’Histoire…
Géographiquement, c’est la plus grande des îles caraïbes : avec 1200 kilomètres de long et 250 au maximum, le « crocodile », comme on l’appelle souvent, mêle les charmes d’une grande île avec ses côtes et ses plages, de petites îles (les « cayos »), de grandes villes, comme La Havane, Santiago, Holguín, Camagüey, Cienfuegos… Quelques montagnes aussi, dont la plus célèbre, à cause des exploits de Fidel et de ses Barbudos, en 1959, la Sierra Maestra. Détail important : La Havane est à 150 km de Miami, en Floride (USA), où vit toute une population d’émigrés cubains, dans Little Havana…
Lorsqu’il débarque à Cuba, le 28 octobre 1492 (premier voyage), Christophe Colomb, qui cherche pour la Reine Isabelle la route des Indes, croit avoir découvert la Chine. L’année suivante, un maître d’équipage de la « Santa Maria » (la « Pinta » et la « Niña » sont les deux autres caravelles du premier voyage) affirme que Cuba est une île, mais l’Amiral ne veut pas en démordre, et il faudra attendre une dizaine d’années pour que tout le monde accepte que Cuba n’est pas la Chine. Alors, la colonisation espagnole peut commencer : en 1510, Hernan Cortés et Diego Velázquez débarquent. En 1513, les premiers navires chargés de Noirs d’Afrique arrivent à Cuba. En 1518, la conquête de « l’or des Mayas » peut commencer, et Cuba restera une escale stratégique sur la route du Mexique et du Pérou. La Havane est fondée en 1519, elle sera anglaise pendant un an (1762) ; à la fin du XVIIIème siècle, des colons français d’Haïti, victimes des révoltes d’esclaves menées par Toussaint L’Ouverture, se réfugient à l’Est de l’île ; les premières manifestations d’indépendance se déroulent dès 1809, et en 1853 naît le poète José Marti, héros cubain de l’indépendance.
Il faudra cependant deux guerres contre l’Espagne pour obtenir la liberté… et tomber sous la coupe des Américains, y compris de la Mafia sous couvert de présidents vénaux, qui ne marchent qu’au coup d’état. Jusqu’aux années 1957-1960 : l’avocat Fidel Castro, son frère Raul, Camillo Cienfuegos, le médecin Ernesto Che Guevara, avec une armée qui grossit, jusqu’à compter 50 000 hommes, s’emparent progressivement de l’île, d’abord Santiago, puis La Havane le 8 janvier 1959.
Généreuse et purificatrice au départ, la démarche révolutionnaire deviendra vite un vrai problème pour les Cubains : il y a les crises du sucre, les exigences de « l’ami » soviétique, puis l’effondrement du Mur, qui laisse Cuba sans pétrole, sans ressources et sans argent. Sans oublier l’embargo américain qui prive l’île de toute aide. Mais Castro maintient la ligne dure, ainsi qu’une véritable paranoïa antiaméricaine, tout en autorisant l’utilisation du dollar, l’arrivée massive des touristes, et même l’introduction de capitaux étrangers dans des entreprises cubaines. Les Cubains, eux, s’en tirent avec le système D, le sourire et un incroyable moral d’acier.
Des plages superbes
Sur toute la côte Sud, autour des Cayos, et bien entendu sur la presqu’île de Varadero, monde balnéaire et nocturne international qui retrouve les défauts de l’époque Batista.
Des villes magnifiques comme La Havane, avec tous ses palais, ses demeures magnifiques, nées du temps de l’opulence, ou Trinidad, véritable ville espagnole aux pavés inégaux, aux grilles comme à Tolède, aux maisons peintes de couleurs vives, même si l’influence climatique des Tropiques et le manque de ressources ont laissé certaines d’entre elles en piteux état.
Quarante ans plus tard, les rutilantes belles américaines rutilantes et multicolores roulent toujours, parfois avec du fil de fer, et peu à peu les hôtels se retapent, tandis qu’apparaissent les « paladares », restaurants plus typiques que les établissements d’Etat.
Et puis il y a les cigares, les « havanes« , qu’on appelle « puro » ici.
C’est dans la vallée de Vuelta Abajo, près de Pinar del Rio, que l’on cultive les meilleurs plants ; et il faut absolument visiter une fabrique de cigares, dans la capitale cubaine, découvrir l’habileté des ouvriers (et ouvrières) pour choisir les meilleures feuilles, les tordre, les serrer, sans les casser, avant de réaliser le bon mélange, et de finir le chef d’œuvre en l’enveloppant dans la « cape » et de le baguer pour bien l’identifier. Ce sera un Partagas, un Monte Cristo, un Cohiba, un Corona, etc. Et comme il n’est pas interdit de prendre des photos, certaines sont de véritables morceaux de vie, avec des trognes incroyables qui fument de vrais barreaux de chaise.
Comment, aussi, ne pas évoquer Ernest Hemingway, tellement amoureux de Cuba ? N’y était-il pas venu plusieurs fois, depuis 1932, avant de se faire construire une étonnante villa dans la forêt, la finca Vigia, faisant aménager une tour-pigeonnier, un accès à la mer pour son bateau, le « Pilar ». Dans les petits ports voisins, notamment à Cojimar, il rencontrait des pêcheurs, des marins, faisait les quatre cents coups, et quand il ne savait plus qu’inventer, il allait s’alcooliser et s’encanailler dans des bars, où il inventait des cocktails : allez donc goûter le « mojito » (le meilleur du monde) de la « Bodeguita del Medio », à La Havane, ou visiter la « finca », à une vingtaine de kilomètres de la capitale (on n’y entre pas : on regarde la maison de l’extérieur, mais tout est resté en l’état, avec ses livres, son désordre, sa machine à écrire, ses chaussures qui traînent, ses légendes, des prénoms de femmes…) : que d’émotion !